Avant propos

Paris, le 6 mai 2021
“Découvrez qui vous êtes et faites-le exprès” Dolly Parton

Sorella,
Au printemps 2009 dans l’exposition de nos Chers Emmanuel et Adrien, je déboulais en
collant rouge pour te demander une cigarette, toi qui alors pouponnais ta seconde toute
nouvelle née.
Tu avais pensé : elle est too much mais elle me plait la collant rouge !
Et voilà c’était parti, 12 ans déjà, et nos noces de soie.
Le mantra de Robert Filliou en bandoulière: l’art est ce qui rend la vie plus intéressante
que l’art, dans les grands 8 de la vie, projets, expositions, mener main dans la main le
fond de la forme : beauté, accomplissement, quel que soit le hard et cailloux dans la
chaussure.
Car ainsi va la vie, et sa valse à tous les temps.
Aujourd’hui en cadeau de printemps tu me proposes une exposition de juin, j’adore juin,
sa montée en lumière et promesse d’été, on a tant besoin d’endorphines et
d’éblouissements après ces hivers masqués.
Sorella, tu me dis : “pose ton cœur sur la table et raconte”.
Nous sommes plus d’un mois avant l’exposition, je la dessine, je la perçois dans ses
contours et ses objets de bravoure, mais elle bouge et danse sous mes yeux.
Elle s’ajoute et se retranche : des estampes évidemment, dans mes obsessions “d’herbier
estampé non orthodoxe”, des sculptures aussi, dans ces subjectivités chères à mon cœur,
faites d’assemblages ciselés, de dérives
des formes et de carottage du temps. Des formes manifestes, méditées et radicalisées.
Car j’aime reprendre, faire et défaire, réinventer “la forme poignante”.
Capter cette fraicheur irréductible qui parle aux enfants et aux regards de ceux qui en ont
tant vu.
Il y aura aussi des masques full color ou noir et blanc, l’herbier toujours à l’os qui mêle
le tangible à l’abstraction, le graphite en fil noir, et aussi du rêve minéral qui dialogue
avec la plume étonnante.
Dans cette esprit du biologiste, qui sous sa loupe de microscope saisit la vie sous verre,
ici stratifiée en un cabinet du botaniste, atterrissant dans l’espace de la galerie, sa pureté
de chapelle.
“Alma Herbarium” nous invitant à regarder derrière la vitre et à entrer.
Avec toi et à demain,
Marie

Alma Herbarium

Alma (variantes : Almah, Allma) est un prénom mixte dont les origines sont multiples. De
l'adjectif latin almus dérivé du verbe alo, alere (« nourrir, élever, alimenter ») et signifiant «
nourricière, bienfaisante, encourageante ».
Il invoque Marie chez les chrétiens, le prénom est aussi présent avec diverses graphies dans les
cultures hébraïques et arabes où il signifie respectivement « la jeune fille » et « la savante ».

La galerie Alberta Pane est heureuse de présenter la sixième exposition personnelle de Marie Denis
dans son espace à Paris.
Marie Denis a toujours travaillé sur les métamorphoses, celles que le temps et son goût du paradoxe
impriment aux matières, celles que l’artiste apporte au végétal, puisque la nature est au centre de son
travail.
Elle explore différentes techniques pour fixer sur des supports plus ou moins conventionnels des
images d’un monde éphémère.
Pour cette exposition, l’artiste nous invite à plonger à nouveau dans son univers-herbier en utilisant la
technique de l’estampe d’une manière « non-orthodoxe ».
Elle reprend aussi une série de « masques », issue des sensations intérieures vécues pendant le
confinement.
Ses œuvres témoignent de la force d’un dialogue entre la nature et son corps. Telle une Circé, elle tente
de créer ce qu’elle appelle « une alchimie de points de vue » et déploie les forces de la
nature - de sa propre nature - minérale et tellurique. Une force qui interpelle, hante nos regards et
semble nous guider à travers le regard d’une femme qui a décidé d’ouvrir ses pores à l’âme des choses
et leur métamorphoses.
Née en 1972 en Ardèche, France, Marie Denis a fait ses études à l’École de Beaux Arts de Lyon. Puis la
Villa Médicis à la fn des années 90. Son travail a été présenté dans de nombreuses institutions
publiques et privées en France, en Italie et à l’international.
Parmi ses expositions on peut mentionner celle au Château du Rivau 2020-2022, 100 artisti per 100 anni
avec Giovanardi SPA et en collaboration avec la galerie Alberta Pane en 2019, L’Été photographique de
Lecture, De fils ou de fibres au CAC de Meymac, L’Impermanence à la Fondation Fernet-Branca et
Simulation, aux Magasins Généraux à Pantin en 2018, Le Désir à la galerie Alberta Pane à Venise,
L’Herbier de Curiosités au Centre d'Art et de Nature de Chaumont-sur-Loire, Comme une Fleur au
Centre Culturel Aragon, Oyonnax, et Dans le Royaume de l'Eau, la Brodeuse d'Eau, à Bodenburg en
Allemagne en 2017 ; en 2016 L'Herbier Noir à la Galerie Alberta Pane à Paris et Paysages Sublimés à
Clamart et la Xe Biennale de Gonesse ; Dispersions au MACVAL à Vitry-sur-Seine en 2009 ; Inclinaison
III, au CIAP de Vassivière en 2007. La Maison Rouge (2009) et le Musée de la Chasse et de la Nature
(2017) ont accueilli ses œuvres lors d’expositions de groupe à Paris. Elle participe à la Nuit Blanche à
Paris en 2004 et à La porte ouverte à toutes les fenêtres au Centre Culturel Français de Phnom Penh au
Cambodge en 2005.
Parmi ses œuvres et ses sculptures dans l’espace public on peut mentionner Le Saule qui chante
présenté pendant l’édition Eldorado de Lille 3000 en 2019, l’intervention pendant la Nuit des Musées à
La Monnaie de Paris en 2013, Le bonzaï de Liz au Parc de Madame Elisabeth à Versailles et son
installation de plumes et de lumière, Madame rêve, à l’Institut français de Jakarta en Indonésie.

Une monographie sera publié en 2022 par les éditions Alberta Pane.