Mutabilis Arte ospita dal 8 al 26 settembre la personale di Laurence Courto dal titolo "espèces & espaces", opere realizzate con tecnica mista su carta di piccole e grandi dimensioni, pagine di un erbario personale e fantastico appositamente pensate per questa esposizione.

“Qui n'est pas poursuivi par les fantômes que cache un herbier? Il retient le temps dont il a bu l'humidité. En lui louvoie pourtant une forme de volupté.
Les interventions de Laurence Courto entrent en écho avec ces plantes devenues silhouettes. Ses injections de formes et de couleurs (le noir en étant une et des plus majeures) recréent l’élan vital vers un végétal qui restait jusque là clos dans le livre. Le temps n’en finit pas de se réincarner. La peinture devient la source à laquelle s’abreuvent toutes ces feuilles et tiges.
L’artiste devient une utopiste face au passé des plantes. Son oeuvre est interstice et contrepoint donnant du sens jusqu’aux édifications matérielles humaines du naturaliste du XIXème siècle.
Choisissant une composition basée sur la simplicité, Laurence Courto néglige tout ressort narcissique. Elle montre comment on veut être en même temps ici et ailleurs, au dedans de l'image et dehors. Certes les plantes rôdent encore dans la mémoire - car il y a une mémoire du végétal comme il y a celle du temps. Mais la "bizarrerie" que crée Laurence Courto établit un écart entre ce qui est, ce qui fut et peut-être sera. On nommera ce mouvement : aspiration intime, dépouillement absolu.
On ne sait si l'artiste "parle" de l'origine, de la continuité ou de la rupture. Il s'agit de voir. Contrairement au végétal, nous sommes bien plus que lui de passage. Et son "corps "repris et corrigé n'est pas un lieu ni un non-lieu : il nous dépasse. Et tout rappelle que l'art peut sauver la nature”.
Gavard Perret